Taxi be

Grande expérience, j'ai pris un taxi be avec Lova et Fanny.

D'habitude on "monte" en ville (qui est en contrebas, allez savoir pourquoi on y monte...) soit en voiture, soit exceptionnellement en taxi.

Lesdits taxis sont en général des 2CV ou des 4L déglinguées, mais tout à fait adaptées aux chaussées défoncées des environs. Il n'y a évidemment pas de taximètre, alors les prix se discutent avant le départ.  *

Pour le trajet qui nous occupe (7 km, soit dix minutes s'il n'y a pas d'embouteillage mais faut pas rêver, donc entre trois quarts d'heure et deux heures) nous payons généralement 50.000 à 75.000 francs, soit 10.000 à 15.000 ariary, soit encore 3 à 5 euros (voir L'argent).

Mais bon, il n'y avait aucune urgence à être en ville, et d'autre part il faut bien trouver du matériel pour le blog, alors pourquoi pas le taxi be ?

"Be" s'utilise tout le temps (souvent avec emphase) et veut dire gros, grand ou nombreux, selon le contexte. Donc un taxi be c'est un grand taxi, ou taxi collectif.

 Taxi be en excellent état - ce qui est rare...

On m'a toujours dit, avec gentillesse et un brin de condescendance "Le taxi be ce n'est pas pour les vazahas". Le moment était venu de tester ce jugement...

    Nous trois au début du trajet 

Premier étonnement : le prix. Pour nous emmener en ville il nous en coûtera 1.500 francs, soit environ dix centimes d'euro.

Nous partions du teminus, et donc il y avait encore beaucoup de sièges vides, et nous pouvions apprécier le confort rustique de l'espace intérieur. Je calculais que mes grandes jambes de vazaha seraient un peu à l'étroit si j'avais un voisin, mais que je survivrais bien à l'épreuve...

Mais progressivement l'habitacle se remplit, et nous nous retrouvons très vite à trois sur mon bout de banquette (une mère et son enfant). Le véhicule se remplit, et toujours on accepte de nouveaux voyageurs. Lorsque toutes les places assises sont occupées, on rajoute des strapontins entre les banquettes...

 

 Mon expérience : c'est vrai qu'on est un peu serrés (j'ai mieux compris la facilité de contact physique chez les Malgaches : en taxi be vous êtes immédiatement plongé dans l'intimité la plus absolue...), mais la courtoisie et une aimable convivialité règnent. Le receveur (généralement un jeune homme souple qui monte et descend en marche à tout bout de champ pour embarquer et débarquer les passagers) encaisse la course, au besoin en faisant passer la monnaie par les autres passagers.

Nous sommes arrivés aux abords de la ville, et avons changé pour un taxi be urbain. Là le prix était de 50 ariary (entre 1 et 2 centimes d'euro). C'est à peu près la même histoire, alors je ne vais pas me répéter...

Une chose est frappante : malgré le prix très bas de ce mode de transport on voit beaucoup de gens faire les trajets à pied. Ce qui en dit long sur le niveau de pauvreté du pays.

* Pour les taxis il faut préciser que c'est un ou une Malgache parmi mes proches qui va discuter le prix, puis quand tout est négocié j'apparais et je monte - au grand dam du chauffeur, qui pour un vazaha aurait facilement exigé le double...