Voilà, on est mariés !
I Les fiançailles
9h
Pour respecter les traditions de Madagascar (voir Fiançailles malgaches) il convient d’aller demander à sa famille réunie la main de sa bien-aimée. Ceci se fait selon des règles strictes et bien rodées. Nous attendons d'abord d'être invités à rentrer.
Un mpikabary (orateur traditionnel) représente le futur fiancé, et un autre la famille de la promise. Une sorte de joute oratoire s’ensuit, où les mpikabary rivalisent d’éloquence, d’humilité, et de paroles pleines de sagesse, fort appréciés du public malgache. Des enveloppes sont remises aux parents (le « vody ondry », littéralement le cul du mouton) et aux frères (le « tapo maso » ou bandeau pour leurs yeux). Ces enveloppes sont symboliques (à aucun moment, et on insiste sur ce fait) il n’est question d’essayer « d’acheter » la fiancée – toute la fortune du monde ne saurait acheter même un cheveu de sa tête – mais c’est un gage de respect, à la fois pour les parents et pour les frères. Après maintes palabres, on fait entrer la fiancée pour lui demander si elle accepte cet homme. Souvent on fait entrer d’autres jeunes filles de la famille avant, et il ne faudrait surtout pas que le futur fiancé se lève à ce moment-là s’il ne veut pas courir au désastre… Mais ici on m’a épargné cette épreuve !
Puisqu’elle a dit « oui », avec la bénédiction de tous je lui offre un bouquet dans lequel est cachée la bague de fiançailles. Elle la cherche, la trouve et je la lui passe au doigt. Un baiser est bien entendu exigé par tout le monde, et nous nous plions de bonne grâce à la vindicte populaire… Je remercie, moitié en malgache et moitié en français, et voilà, nous sommes fiancés, et le reste de la journée peut suivre son cours.
II Le mariage civil
11h
Nous nous changeons rapidement, parce que pour Mina il ne saurait être question d’être habillés de la même façon pour le mariage que pour les fiançailles ! La mairie a été décorée en bleu et blanc, les couleurs de notre choix. Suivant la coutume, la mariée rentre au bras de son père tandis que je rentre moi-même en escortant Lili, ma mère d’un jour.
Une belle cérémonie, principalement en français, s’ensuit. La mariée est très émue, comme elle l’a été tout au long de la journée. Un gentil petit cafouillage a eu lieu au moment où les témoins étaient appelés à démontrer leur parfaite connaissance des futurs mariés (mon témoin ne se rappelait pas tous mes prénoms, et le témoin de Mina, son frère pourtant, nous a domiciliés à la même adresse…) mais tout ça n’a amené qu’un bruissement de sourires et de petits rires discrets…
Nous avons été finalement mariés et embrassés par le maire et l’officière de l’état-civil. Comme a l’accoutumée, le peuple a réclamé un baiser, que j’ai donné sous le voile… Puis nous avons poursuivi le marathon…
III Le mariage religieux
12h
Pas de mariage malgache sans au moins une bénédiction religieuse. Heureusement il n’a pas fallu se changer à nouveau ! Nous avons donc foncé à l’église pour une cérémonie d’environ une heure, où des chants religieux en malgache ont été entonnés (je me suis risqué à joindre ma voix à celle de tous), les alliances ont été échangées, et des serments mi-solennels mi-spontanés ont été prononcés devant l’assemblée (une centaine de personnes). On ne m’a pas trop tarabusté sur le plan religieux – j’ai de nettes réserves par rapport à la manière dont les différents cultes d’ici sont en compétition constante, pour ne pas dire en rivalité.
Tout s’est terminé par les séances-photos traditionnelles, un abandon très bref de ma jeune mariée (mais les paparazzis veillaient et n’ont évidemment pas manqué ça !), et une courte prise de bec, heureusement sans conséquences, avant même d’avoir franchi le seuil de l’église… Enfin nous avons embarqué et salué de manière princière l’aimable peuple…
IV La fête !
13h jusqu’à tard…
On pouvait croire que les épreuves étaient terminées… Mais non ! Environ 80 personnes étaient conviées, les tables étaient réparties de part et d’autre de la scène, et nous étions tous deux sur une estrade en face de l’orchestre, tous les regards braqués sur nous. Pas question de discrètement se mettre un doigt dans le nez…
Il nous a fallu nous servir en premiers, en grande pompe, puis ouvrir le bal et mener l’afindrafindrao. Nous avons même chanté Mimozah (par exemple http://www.youtube.com/watch?v=M_gnPJAgoK4) en duo… Tout s’est terminé par des chants, des danses,… et les inévitables séances-photos !!!
C'est la fin. Et c'est le début aussi !
Avant tout, bonne année ! Que 2013 vous apporte la sérénité et la joie.
La maison se termine.
31 décembre oblige, nous avons organisé un repas de fête pour les travailleurs du chantier. Les marmites ont cuit sur un feu de bois, comme le veut la tradition. Lorsque tout a été prêt, et comme dans tout évènement un peu solennel ici, il y a eu des prières et des discours, remerciements pour l'ouvrage magnifique réalisé par l'équipe, remerciements réciproques pour la manière dont l'équipe avait été soutenue et encouragée, fierté de tous devant l'accomplissement..
Puis le riz et son accompagnement (vary sy laoka) ont été partagés.
C’était un repas de fête, viande (beaucoup de viande !) et petits pois. Bon nombre de travailleurs ont emporté dans des sacs en plastique ce qui restait du repas, pour en faire profiter leur famille.
...puis une large tournée de rhum, comme il se doit...
Par ailleurs Mina et moi sommes sur le point de nous marier. Pour moi 2013 est clairement la concrétisation de tout ce qui avait été initié en 2012.
Sans fausse modestie, je suis un homme heureux.
Ce n'est qu'un au revoir...
Chers amis,
Voici exactement sept mois aujourd'hui que je suis arrivé à Madagascar. Je suis passé de la phase de découverte à celle, moins passionnante pour mes lecteurs, de prise de mes quartiers. J'ai l'impression d'avoir fait le tour des choses qui peuvent vous intéresser. D'autre part, après ce joli temps de vacances et de farniente, je remets le pied à l'étrier et je crée avec des amis une entreprise de mise en valeur des produits du terroir malgache. Ma façon à moi de me mettre à la disposition de cette belle île qui m'accueille. Alors comme je vais être plutôt occupé dans les mois qui viennent, je mets ce blog en veilleuse.
Rien n'empêche ceux d'entre vous qui le souhaitent de rester en contact avec moi. Utilisez le lien Contactez l'auteur au bas de la colonne de droite.
Si des choses importantes se produisent, dans ma vie ou à Madagascar, bien sûr j'en parlerai (à condition que je me sente habilité pour le faire).
Entretemps je vous dis :
V E L O M A ! ! !
Le pont d'Ambatofotsy
Sur la route d'Antsirabe on rencontre le dimanche un marché installé sur l'ancien pont, parallèle au pont actuel.
L'ancien pont est étroit, et ne pouvait certainement pas permettre à deux véhicules de se croiser. Mais les habitants ont trouvé un nouvel usage pour le moins original à l'ouvrage.
On voit dans la rivière les creux laissés dans l'argile par ce que seront les briques (que l'on distingue séchant, vers la gauche de la seconde photo ci-dessus)
De l'autre côté du pont des enfants pêchent. Pour beaucoup d'enfants malgaches, jouer et assurer la subsistance de la famille doivent être deux activités assez mêlées.
Les cannes à sucre et les bananiers poussent ici comme de la mauvaise herbe. Le traditionnel linge mis à sécher près des rivières est là aussi
Toits et marchandages traditionnels...
Et pourtant elle tourne !
Dernière minute !
Bonjour à tous !
Ceci s'adresse plus particulièrement aux Parisiens et aux inconditionnels.
Voici son site : http://www.lianagourdjia.com/
Ca se passe le jeudi 18 octobre à 20 heures (attention, c'est après-demain !)
Le trio ci-dessous interprétera des oeuvres de Bach, Beethoven, Debussy, Ravel, Escaich, Tchaïkovski et Kreisler
Ivan Karizna, violoncelle
Liana Gourdjia, violon
Vanessa Wagner, piano
Le lieu :
Fondation Eugène Napoléon
254, rue du Faubourg St-Antoine
75012 Paris
Métro et RER: Nation Téléphone : 01 40 09 53 11
De toit à moi
Pour rassurer les incrédules, voici quelques éléments tendant à prouver que la toiture est bien là, même s'il reste quelques petites surfaces à couvrir et que toutes les faîtières ne sont pas encore placées.
Voici la terrasse dont disposeront les heureux veinards parmi nos visiteurs qui seront à l'étage.
Imaginez-la achevée, déblayée, rehaussée d'un mobilier en bambou à la fois confortable et joli, et vous un verre à la main...
Et voici l'essentiel du trafic passant devant la maison...
Laisse-moi zoom zoom zang dans ta benz benz benz...
Ma Benz est l’objet de toutes les dévotions.
Elle est régulièrement briquée, lustrée, astiquée, bichonnée.
Lorsqu’elle est venue en ma possession son nettoyage complet était quotidien, mais j’ai insisté pour espacer ce gaspillage d'hectolitres d'eau...
Comme tout de même elle en jette, il n'est pas rare de voir un(e) quidam(e) s'y installer pour la photo.
Plus sérieusement, la vie vous réserve de ces surprises... Me faire conduire, et par un chauffeur encore, dans un TEL véhicule, alors que je m'installe dans un des pays les plus pauvres de la planète... c'était exactement à l'opposé de mon souhait !
Mais quoi, j'ai racheté la voiture à une amie pour la dépanner. Devrais-je la laisser au garage pour jouer au politiquement correct ?
Quant au chauffeur : tant que ma connaissance de la langue malgache, du code de la route local, et de la manière dont il faut circuler en ville sont aussi rudimentaires, il serait suicidaire de prendre moi-même le volant. Il faut préciser que jadis les autorités avaient fait l'effort de mettre des panneaux de signalisation. Rapidement ceux-ci ont été volés pour être transformés en marmites et autres ustensiles (oui, nous sommes dans un pays très pauvre). Il n'y a donc plus de panneau, mais vous êtes néanmoins tenu de respecter ce qu'ils indiquaient ! ! !
Voici une aventure qui nous est arrivée cette semaine, à Manoa mon chauffeur et moi-même. Nous traversions un rond-point quand nous nous sommes fait contrôler par un motard. Il est assez évident que l'équation [ Vazaha + BelleVoiture = Bakchich ] est comprise par tous les policiers. Un contrôle tâtillon a donc eu lieu, qui s'est terminé par la découverte d'une petite irrégularité (un cachet manquant, semble-t-il). Nous avions donc le choix entre abandonner le véhicule et discrètement régler un "pourboire" de deux cents mille francs *. Une bonne demi-heure de marchandages plus tard, durant laquelle ont été évoquées des personnalités de nos connaissances (dont le supérieur du motard) et le fait que nous venions de prendre de l'essence et que nous n'avions donc plus de liquide - sinon hautement inlammable... - nous nous en sommes sortis avec un pot-de-vin de cinquante mille francs *.
En repartant Manoa m'a confié que d'ordinaire il était fier de son pays, mais que là, pendant cette demi-heure de tractations, il en avait eu grand-honte.
* Voir L'argent
Le couronnement
Encore un peu plus à l'Orient ?
Une fois n'est pas coutume, voici un "message promotionnel" au sujet d'un voyage organisé par Laure Ozanon, une amie proche.
LAOS ET CAMBODGE,
A l’occasion du festival enchanteur de Makha Busa
14 jours / 11 nuits
Du 31 janvier au 13 février 2013, au départ de Paris.
Voyage accompagné par Laure Ozanon, conférencière sinologue diplômée de l’INALCO et diplômée en Anthropologie
Présentation PDF : LAOS_CAMBODGE___2013
Il y a aussi une vidéo de présentation sur YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=Q3wszA9JqEk (taper Laure Ozanon si le lien ne fonctionne pas)
Si vous avez la possibilité de vous joindre à l'équipée, je crois bien que vous ne le regretterez pas !
Stop ou encore ?
Je suis un peu dans une impasse. Il me semble avoir partagé avec vous la plupart de mes étonnements et de mes surprises, agréables et désagréables. Je suis ici depuis un peu plus de six mois, et les émotions du début se sont quelque peu émoussées : on s'habitue à tout...
Il y a pourtant des choses que je n'ai pas encore osé aborder. Comme par exemple le travail des tout jeunes enfants. Ou la scolarisation, plus que déficiente. Ou la réputation de Mada comme point chaud du tourisme sexuel, et mes constatations et réactions par rapport à ceci.
Mes réticences à m'exprimer sur ce dernier sujet, très délicat, proviennent de ce que je sais que de jeunes enfants me lisent. Et elles sont sans doute aussi (surtout ?) liées au fait que je suis un homme ("un mec"), et que donc tout ce que je pourrais dire à ce sujet serait par définition suspect aux yeux de beaucoup de femmes. Mais quelle serait la valeur de ce blog si mon principal souci était de ne pas déplaire ? Je me jette donc à l'eau. Le fait d'être rentré dans une relation stable, sans ambiguïté et parfaitement "gratuite" (mais néanmoins gratifiante !) avec une Malgache me donne sans doute une assurance qui me permet le recul nécessaire.
Bien sûr la prostitution est présente, qu'elle se montre au grand jour ou qu'elle soit déguisée. C'est le cas dans toutes les grandes villes, et plus particulièrement lorsque la pauvreté est importante. Madagascar, l'un des pays les plus pauvres au monde, n'échappe pas à la règle, que ce soit à Tana ou dans les villes côtières réputées pour leur vie nocturne. J'ai effleuré le sujet dans Etre vazaha à Madagascar
La pédophilie est combattue, par des campagnes comme l'affiche ci-contre bien visible dès l'atterrissage, et par des sanctions réellement appliquées. Ceci dit ces campagnes s'adressent surtout aux étrangers. Pour les Malgaches, des traditions anciennes font que certaines pratiques seront difficiles à éradiquer. Par exemple les marchés où de toutes jeunes filles sont mises en vente en même temps que le bétail. Un site africain fait la description de l'un de ces endroits :
http://www.excelafrica.com/fr/2011/05/16/madagascar-des-fillettes-a-vendre-sur-le-marche-des-riches/
Je précise que je n'ai jamais assisté à ce type d'évènement - qui a généralement lieu dans des endroits difficiles d'accès - mais que j'en ai suffisamment entendu parler, et de sources suffisamment différentes, pour ne pas douter de la réalité de la chose. Un chauffeur de taxi avec qui j'en parlais m'a confié que l'on pouvait trouver la même chose à Tana, mais que c'était plus discret. Lorsque je lui ai parlé du grand nombre de très jeunes filles portant des bébés ou de tout jeunes enfants il m'a expliqué qu'à cause d'une grande pudeur ambiante les parents ne parlaient pas de sexualité avec leurs enfants. Il faut ajouter à celà que la fréquentation scolaire, surtout en milieu rural, est plus l'exception que la norme. Aucune précaution n'est prise. Par conséquent les expériences précoces (10-12 ans), avec les grossesses non désirées qui les accompagnent, ne sont pas rares. Voyez à ce sujet http://www.syfia.info/index.php5?view=articles&action=voir&idArticle=2998 ou http://www.madagascar-tribune.com/Les-defis-d-une-fille-mere,1141.html
Mais revenons au rapport particulier qui lie des hommes occidentaux généralement âgés à de jeunes femmes :malgaches. Nina Fasciaux en a dressé pour Rue89 un portrait sans complaisance : http://www.rue89.com/2010/11/30/tourisme-sexuel-madagascar-lile-des-femmes-colonisees-178296
Marine Courtemanche a la jolie expression "3V" (Vieux Vazaha Vicieux) pour désigner ce genre de personnage. http://voyages.liberation.fr/jeunesse-dun-tour-du-monde/deuxieme-prix-2008-madagascar-les-sens-dessus-dessous
Alors venons-en au coeur de la question : suis-je l'un de ces 3V ? Clairement ma môme est plus jeune que moi (elle est en fait un peu plus jeune que mes enfants). Mais j'espère bien que les points communs s'arrêtent là. Minah est une jeune femme éduquée, qui enseigne la physique et les mathématiques au collège et au lycée, et je suis le premier vazaha (et même le premier homme) qu'elle connaît, au sens biblique du terme. Nous sommes extraordinairement bien l'un avec l'autre, et nous souhaitons construire ensemble un "avenir radieux", dans une sorte de romantisme réaliste. Nous faisons tous deux des efforts importants pour nous apprivoiser, en étudiant chacun la langue de l'autre par exemple. Et nous en sommes même venus à nous partager nos tics de langage : elle s'est accaparée mon "Bravo la police !", et aussi d'autres expressions plus intimes... Elle a aussi réussi l'exploit de me faire arrêter de fumer.
J'estime donc que notre relation n'a rien à voir avec le pauvre simulacre de relation tel qu'il est décrit aux adresses citées ci-dessus, où on voit un "3V" égocentrique et narcissique traitant sa "conquête" comme un objet. A vous de juger !
Le parc Gasikara avec quelques Hart et associée
Je n'ai pas grand-chose à dire au sujet de ce parc, auquel j'ai déjà consacré un article voici environ trois mois : Le parc Gasikara à Ambatofotsy
Les maquettes sont inchangées...
C'est donc plutôt d'un album de vacances qu'il s'agit aujourd'hui, ...
avec les mêmes explorations instrumentales que font probablement la plupart des visiteurs...
...les mêmes rôles que l'on impose à de pauvres effigies sans défense...
Elle n'a pas l'air contente...
J't'aurai !
Histoire de la Colonisation, revue et corrigée...
Mais c'est un vrai casse-tête, papa !
Exemple intéressant de famille recomposée..
Grandeur et décadence : en mai cette plante faisait plus de six mètres de haut
Dis-moi petit lémurien en cage, lequel d'entre nous est le moins libre ?
Moi, distingué lémurologue ???
Nous prenions un verre dans un établissement, Minah et moi, lorsqu'un autre client s'est approché de notre table et m'a dit, en brandissant son quotidien : "Vous êtes dans le journal !"
Me confondre avec le célèbre primatologue Russell Alan Mittermeier est certes flatteur, mais il m'a fallu désillusionner mon interlocuteur : il n'avait pas en face de lui l'un des plus grands spécialistes mondiaux des espèces menacées...
Arrivée à Sainte-Marie : les images
Joachim a fait dans Place aux jeunes auteurs... un très joli compte-rendu de cette journée un peu folle où nous avons quitté Tana au tout petit jour pour nous retrouver en paradis
Voici quelques images qui l'illustrent
Ce n'était rien, c'était la fatigue
l'immense soleil habituel de ces vacances est revenu dans le regard de mes amours
Ici, Sainte-Marie, l'île d'une île de l'Afrique, tout est différent
sirotant à la paille leur cocktail de bienvenue dans de grandes noix de coco fraîches
Epilogue d'une belle mais longue journée...
Que le grand cric nous croque !
Où il est question de bestioles malgaches en tous genres, de bandits de grands étangs, d'un père indigne, de belles princesses telles qu'on n'en rencontre que dans les contes de fées, et d'un cas assez pathétique de vazaha qui se croit intégré
Les protagonistes :
Olivier, le dangereux voleur de crocos recherché sur tout le territoire ?
Heureusement ces deux-là ont pu être capturés et mis aux fers
Joachim, le père des suspects, qui ne semble pas prendre au tragique les lourds soupçons qui pèsent sur sa progéniture
Minah, superbe princesse africaine qui passait par là et a accepté avec beaucoup de grâce de prendre la pose
Roy, le fromage blanc bien connu, qu'on voit ici en pleine action philanthropique (dans son constant souci d'ouverture aux populations indigènes)
L'action se déroule au Croc' Farm, près de l'aéroport d'Ivato. Au départ simple ferme d'élevage de crocodiles (pour leur viande et leur peau), l'endroit s'est diversifié et propose une belle sélection de la faune malgache
petit croco deviendra grand...
vu le contexte, les grillages sont bienvenus...
ce que ça donne sans les grillages...
la photo qui a permis de confondre le suspect !
Le vieux charmeur s'essaie à un nouveau type de conquête, avec tout de même un brin d'appréhension
quoique... un brin de panique de temps à autre ?
Auprès des sifakas, les lémuriens danseurs
danseur ? plutôt catcheur, non ? :)
elles finissent toutes par craquer...
mais non, ils ne mordent pas...
Mais comment fait-il pour les mettre ainsi toutes dans sa poche ?
Pleins gaz vers de nouvelles aventures !
Ou alors, on passe du Grand au Petit Véhicule ?
Tout ce qui précède est bien sûr extrêmement sérieux. Mais le lecteur qui aime multiplier les sources pourra utilement se référer aux sites suivants :
http://www.cityzeum.com/croc-farm--17635
http://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g293809-d2049457-Reviews-Croc_Farm-Antananarivo.html
Elles soufflent !
Nous nous sommes embarqués ce 25 août pour l'une des rencontres les plus émouvantes que puissent faire les humains : les baleines !
L'association Céta Mada - http://cetamada.com - organise des sorties en mer animées par des bénévoles enthousiastes et compétents. Nous nous sommes joints à l'une de ces expéditions.
Après un petit topo sur la migration des baleines à bosse (qui séjournent dans l'antarctique la plupart du temps, mais vivent leurs amours et leurs naissances du côté de l'île Sainte-Marie), on nous a invités à scruter les horizons pour déceler les jets d'eau caractéristiques. Nous avons été gâtés : un convoi de six baleines a été repéré.
Les photos sont peu parlantes à nos coeurs parce qu'elles ne reflètent pas toute la richesse de l'instant. Mais à chaque "signe de la nageoire" ou à chaque impressionnant coup de queue c'étaient des "OOOH" émerveillés de la part de notre petite douzaine d'observateurs.
Quel bonheur !
Nous étions captivés par le spectacle quand par la radio de bord on a appris la présence d'une baleine-mère, son baleineau et son "escorte" (le père ? le tonton ou la tata ? nous ne le saurons jamais... :-) )
Nous avons donc foncé vers l'île aux Nattes, où ils avaient été signalés.
Parmi les règles que s'impose Céta Mada, l'une veut que l'on ne s'approche pas à moins de cent mètres des baleines, et qu'on coupe les moteurs. Mais les observés ne sont pas liés par ces règles, et le trio s'est approché de vraiment très près de notre embarcation. Le baleineau, sans doute animé par la curiosité, a fait surface à plusieurs reprises, et s'est même aventuré jusqu'à passer sous notre bateau. C'est le genre de moment dans une vie où on a l'impression d'être au coeur de l'extraordinaire !
Nous sommes rentrés, des étoiles dans les yeux.
Sainte-Marie est une île tellement paradisiaque que ces merveilleux coquillages, qui partout seraient ramassés avec dévotion par les collectionneurs, servent ici à remblayer les chemins...
Madaga-star !!!
Le hasard des naissances a voulu qu'Olivier fête son anniversaire un jour après le mien. Aujourd'hui c'était donc "son" jour, et il ne s'est pas privé de le faire remarquer...
Nous avons trouvé dans la banlieue de Tana une plaine de jeux toute proche du collège de Minah, laquelle était d'astreinte pour la surveillance d'examens
Anaïs et Olivier se sont mêlés avec bonheur aux autres enfants, qui leur ont fait un très bon accueil.
Anaïs, trouvant peut-être qu'on accordait trop d'attention à son frère le jour de son anniversaire, a bien essayé de supprimer l'usurpateur en l'écrasant à l'aide de son cheval de fer, ...
...mais Olivier a survécu à l'épreuve... pour rebondir plus fort que jamais !
Anaïs a pourtant démontré qu'elle aussi pouvait prendre son envol !!!
C'est pourquoi Olivier a décidé de prendre les choses de nettement plus haut !
Visite de courtoisie aux cochons d'Inde, qui s'appellent ici des lapins-souris...
Minah a profité de la pause-déjeuner pour nous rejoindre
L'après-midi s'est déroulé de manière variable, Anaïs passant de Gande Frayeur....
...à Grande Roue !
Wouaw ! une grande roue pour soi toute seule !!!
Nous sommes sortis du parc d'attractions pour attendre Minah, dont la sortie était un peu retardée. Olivier a mis ces instants à profit pour rassembler un large auditoire et lui expliquer de manière très convaincante je ne sais quoi (l'auditoire non plus d'ailleurs...)
Pour terminer cette belle journée, la maman de Minah a réussi à se procurer deux caméléons, qu'elle a offerts à Olivier pour son anniversaire.
Les deux enfants étaient évidemment très excités : ils rêvaient de caméléons depuis leur arrivée.
Après avoir longtemps observé les animaux et avoir discuté longuement de la meilleure position éthique à adopter, Olivier et Anaïs ont décidé de commun accord de relâcher les caméléons le lendemain, mais dans un endroit où ils pourraient encore être admirés de temps en temps. Ce qui fut fait, pour le plus grand bonheur de tous (caméléons compris...)
Grande Rencontre
Il me semble qu'ils en parlent depuis des années : entre leurs lectures, les films "Madagascar" et les escapades malgaches de leur grand-père, la rencontre entre mes petits-enfants et les lémuriens était inscrite et même soulignée à plusieurs reprises dans le Grand Livre des Evènements Inexorables.
Eh bien c'est fait ! Pas mal de timidité de part et d'autre, et en tout cas un émerveillement non feint du côté des petits humains.
La frustration est grande, entre l'observation passionnée et les obligations mondaines (regarder vers l'appareil photo par exemple...)
Découverte du monde des tortues...
L'au revoir lémurien...
Avant la préparation d'un superbe repas, supervisé par Olivier
Et la dégustation de gâteaux d'anniversaire en mon honneur...
Place aux jeunes auteurs...
Mon fils Joachim a écrit pour un public très restreint un joli "papier", et m'en a laissé parcourir une bonne partie. J'ai tellement aimé que je lui ai demandé la permission d'intégrer son texte à mon blog. Le voici donc :
Pas de carillon ce matin, pas de coqs, pas de chiens. Le doux clapotis des vaguelettes du lagon, à mes pieds ; plus loin, à 800m devant moi, le bruit violent mais assourdi par la distance des vagues océanes qui se brisent sur la première barrière de corail. Entre celle-ci et la seconde, si je tendais vraiment bien l'oreille, je pourrais peut-être entendre le gigantesque claquement de queue d'une baleine sur la surface de l'eau. Pas un chat. Enfin si! Justement, c'est le gentil miaulement de Bounty, le petit rouquin tigré qui m'a tiré de mon sommeil.
Le soleil perce derrière les gros nuages bleus, en un éventail de rayons qui rendent difficile à conserver ma position athéiste. Ce lagon, ce sable blond, fin et doux, ces cocotiers, tout le long de la plage, dont certains ont penché leur tronc et donnent l'impression que les longues feuilles s'abreuvent à l'eau claire de la mer, c'est le paradis.
On est à "Club Paradise" d'ailleurs! Et si, fort heureusement, le lieu n'a rien d'un club, son "Paradise", malgré le cliché, ne pourrait décemment pas être un nom mieux choisi.
Le départ, hier matin, a été un peu chaud. Le réveil de Roy n'a pas sonné à 4h comme prévu et on a dû compter sur ma providentielle insomnie matinale pour se mettre en branle avec 3 bons quarts d'heure de retard. Pas le temps pour un réveil en douceur des enfants: grande lumière choc dans les petits yeux endormis, "Habillez-vous! Vite! Vous avez 5 minutes!" Je suis allé fumer ma clope (certains impératifs restent prioritaires, non?) et quand je suis revenu à la chambre, je les ai trouvé tout habillés (le petit chou avait mis sa chemisette au-dessus de son sweat-shirt) mais tous les deux en larmes: Tu n'es plus mon frère! Je te déteste", et tout le chagrin provoqué par ces dures paroles sur le visage d'Olivier.
Ce n'était rien, c'était la fatigue. Une simple parole magique a suffi: "Venez, mes enfants, on va voir les baleines!" Instantanément, l'immense soleil habituel de ces vacances est revenu dans le regard de mes amours. Hop! Hop! On jette les sacs à dos dans le coffre, on grimpe en voiture, et c'est parti. Je ne sais par quel miracle nous n'avons tué personne: Lova conduisait comme un fou, à toute vitesse, dans le noir, sur ces routes déjà bordées de monde (vélos sans phares, tireurs-pousseurs de chariots surchargés de je ne sais quoi qui courent pieds nus, hommes, femmes et enfants, déjà occupés à leurs activités incompréhensibles mais sûrement vitales, les volumineux paquets sur la tête) et qui tiennent plus de la piste de brousse, cahoteuse, sinueuse, que des rues de chez nous.
Enfin! Miracle il y a eu, et nous sommes arrivés sains et saufs (et à temps!) à l'aéroport. Une heure de vol, dans ce petit autobus à hélices. Les enfants, juste à 2, 2 rangées derrière moi s'émerveillaient de la vue magnifique, au-dessus des nuages et papotaient joyeusement. Moi j'ai fini mon roman.
Ici, Sainte-Marie, l'île d'une île de l'Afrique, tout est différent: la ville a fait place à une jungle magnifique, entourée de mer. Nous avons roulé un km sur une piste cabossée qui serpente entre les cocotiers et nous sommes arrivés dans ce petit coin de bonheur. Nous sommes pour le moment les seuls clients de l'hôtel. Nous avons été très chaleureusement accueillis par Karine et Thierry, un couple de Marseillais installés ici depuis 2 ans et leur 2 filles: Lola, 9 ans, déjà super copine avec Anaïs et Donna, 13 ans, sérieuse et déjà, grave, le sens de l'hospitalité hôtelière, super sympa.
Cet hôtel, je n'ai jamais rien vu de pareil: 20 bungalows, pas plus, sur la plage, à quelques mètres de l'eau, vraiment charmants: des sculptures en bois un peu partout, dehors et dedans, des lits qui sont comme de petites maisons dans les maisons: montants de bois, toit de paille et murs de mousseline moustiquaire. Tout est joli, de bon goût, tout est apaisant.
Et ce lagon! Il faut imaginer une immense piscine naturelle, à l'eau parfaitement limpide, au fond sablonneux, à 24 degrés, presque sans vagues.
Aussitôt arrivés, nous nous sommes lancés, Olivier et moi, à l'assaut de la première barrière. Il a pied jusqu'au bout, sur des centaines de mètres donc, c'est génial. Un immense bassin, tout à fait naturel mais complètement sans dangers aussi. On a dû renoncer 100 ou 200 m avant le but, trop fatigués par notre traversée et conscients de devoir encore faire le chemin inverse jusqu'à la plage. Là, nous attendaient mon père et Minh, sirotant à la paille leur cocktail de bienvenue dans de grandes noix de coco fraîches. Anaïs, gilet de sauvetage au corps, criait joyeusement avec sa nouvelle copine Lola, dans le petit bateau à moteur de la famille, amarré: elles jouaient aux gardes-côtes et nous encourageaient dans notre laborieux retour. Moi je marchais
dans l'eau à leur rencontre, Olivier juché sur mes épaules, heureux, qui léchait l'eau salée dans mon cou. Ou plutôt je titubais, fourbu.
La table est à l'image du reste: joli mobilier en bois et raffia, assiettes en forme de cœurs allongés où chaque mets est décoré de fleurs et feuilles du coin, service attentif et tout gentil, cuisine originale et jusqu'ici délicieuse. Olivier, comme il sait faire, goûte et aime tous les poissons qu'on lui sert, Anaïs et moi nous reportant sagement sur des spécialités plus carnées.
Au programme de cet après-midi: sortie en mer pour voir les baleines!!
Joachim